Fête des Vignerons et terrasses de Lavaux -Vevey - août2019

-Les  terrasses  de Lavaux-

Quoi de mieux  que le bateau pour « aborder » ce vignoble escarpé en pente « roide » plongeant dans les eaux bleu marine du Léman !

Quelle meilleure occasion que la fête d’une génération pour découvrir les vins du Canton de Vaud !

La fête des vignerons se déroule tous les 25 ans à Vevey et célèbre d’abord les « tacherons », ouvriers viticoles, et leur savoir-faire. Elle met en avant le travail de ces hommes dans un environnement où la culture de la vigne nécessite des prouesses et de la hardiesse.

Le bateau et la croisière :

Embarquement à bord du Simplon, bateau à vapeur de 78,5 m de long, tout d’acier blanc vêtu datant de 1915. Magnifique « steamer » qui navigue avec élégance sur le Léman. La croisière de 45 min entre Lausanne-Ouchy et Vevey longe sur une quinzaine de Km le vignoble de Lavaux et ses 10 000 terrasses. Entre ses deux villes, un milieu préservé de l’urbanisation et des constructions modernes. C’est aussi un voyage dans le temps.

Le vignoble de Lavaux

Vu depuis le bateau, c’est d’abord un paysage qui s’offre aux yeux. Une imposante masse d’eau entouré d’un cirque de montagnes comme le Massif du Chablais côté français et ls Alpes Vaudoises et son sommet, Les Diablerets à 3210 m. À l’est l’embouchure du Rhône et la vallée de Martigny. Un vignoble vertigineux !

Un paysage de murets, les « charmus » en patois, et de terrasses forment la trame minérale du vignoble. De petites parcelles de vignes colorent de verts flamboyant les pentes sous le Mont- Pèlerin à 810 m. Au-dessus, le Plateau qui mène à Neuchâtel.

Bref histoire du Canton de Vaud :

La culture de la vigne existait probablement déjà sous les Romains, puis les Burgondes, mais ce furent les moines de l’ordre cistercien aux XII ème.s., qui le reçurent des évêques de Lausanne, qui développèrent la culture en terrasse  . Passé sous domination savoyarde sous Pierre 1^er de Savoie en 1242, elle le restera jusqu’en 1536 avec l’arrivée des Bernois. Le Canton de Vaud deviendra Protestant mais cela ne semble pas avoir eu d’incidence sur la culture du vin. Il rejoindra la Confédération Suisse en 1803. Le nom du Canton dériverait de l’allemand « Wald », forêt. Quant au nom « Léman », il signifie …lac. Lac Léman est donc un pléonasme, une tautologie, c’est « The » lac ! le lac des lacs ... Alpins, le plus grand en tout cas (72,8 km). 

Géologie :

D’origine glaciaire, les coteaux de Lavaud sont formés par l’accumulation des sédiments lors de la glaciation de Würm qui se termina il y a 15 000 ans.  Une importante moraine glaciaire s’est ainsi déposée sur les bords. L’érosion à ainsi dégagé des substrats marno-gréseux comme à Dézelay ou des molasses argileuses à Calamin. Ces sédiments et la roche forme les terroirs sur  lesquelles s’expriment le vin.

Le « tsunami » :

A noter que des témoignages-récits d’évêque d’Avenches, Grégoire de Tours  datant du VIèmes.s rapportent qu’une montagne, le Mont-Taurus, s’effondra dans le lac en emportant village set habitants, et causa un « tsunami » qui dévasté nombres villages, et jusqu’à détruire un pont à Genève. On ne sait pas vraiment où se situait exactement ce « Mont-Taurus ». C’est depuis ce temps-là, dit-on, que les villages lémaniques ne sont plus situés immédiatement au bord du lac comme on peut le voir avec Rivaz dans le vignoble.

Le paysage :

Si l’action de la nature a créé les coteaux et un sol particulier, favorable à la culture de la vigne, c’est la main de l’homme, moines et vignerons qui l’a organisée et mis en valeur. « charmus » ( murets) et un réseau de captation de l’eau qui empêchent aussi l’érosion des sols . 

On dit ici que le raisin murit grâce aux « trois soleils » : le lac et sa réverbération sur l’eau, les murets qui emmagasinent la chaleur le jour et la restitue la nuit, et, bien-sûr, les rayons du soleil. C’est ainsi que s’épanouit le chasselas, sous l’action bénéfique de ses trois sources de chaleurs et de lumières. De nombreux villages à l’architecture vigneronnes parsèment les terrasses. Au milieu des vignes, on peut apercevoir les « capit », petite cabane où l’on entreposait les outils.

Le cépage :

Le chasselas est le cépage majoritaire. Il se décline sous plus d’une dizaine de variétés comme on peut le découvrir au conservatoire des cépages qui a planté au bord du chemin plus d’une quinzaine de rangs représentant les principales sortes de chasselas. Le « Fendant » bien-sûr, la variété emblématique de ce cépage d’origine Suisse. « Fendant », parce que ses grains «se fendent » facilement. « Giclet », parce qu’il « gicle » lorsqu’on presse la baie du raisin entre ses doigts ou, encore « Bois rouge », pour la couleur de son bois. Le chasselas se reconnait à ses grappes compactes et, à ses baies serrées et petites. C’est un cépage prolifique. On le reconnait aussi pour l’extrémités des branches nouvelles qui sont rougeâtres.

On trouve aussi d’autres cépages comme le Pinot Gris, le Pinot Noir, du Merlot et des cépages locaux. Même si le vin blanc constitue 75 % de la production, on trouve aussi du rosé et du rouge.

Le terroir et la notion de Grand Cru :

Dans l’appellation Lavaux, on favorise la notion de terroir pour souligner l’importance du sol et de l’environnement sur le raisin. C’est donc le terroir qui mit en avant, et non le cépage. Le nom de la parcelle où est cultivé le chasselas est mis en avant sur l’étiquette de la bouteille. Il exprime donc en premier sa minéralité. Dans d’autres Cantons, comme le Canton du Valais, on met en avant le cépage

 Deux Grands Crus se distinguent : Calamin et Dézelay. Ainsi, les vins de Calamin issus d’un terroir argileux et homogène sont puissants et virils, typés avec des notes de caramels. Minérales, séveux et avec une pointe d’amertume. Les vins de Dézelay possèdent des notes brulés, fumés, avec des arômes de miel, d’amandes d’où émergent des senteurs de fleurs et de fruits.

La fête des vignerons :

Elle a lieu dans la ville de Vevey tous les 22 ans, l’espace d’une génération. Une arène pouvant contenir jusqu’à 20 000 spectateurs est dressée sur le port le temps de la manifestation qui dure du 18 juillet au 11 août 2019. Près de 850 choristes et 500 figurants animent ce spectacle qui met en scène la vigne et la vie des vignerons vaudois, les « tacherons ». Elle célèbre aussi le meilleur d’entre eux. Défilé et buvettes transforment la ville et célèbre les vins locaux. Les « Bacchanales » suisses, « Dionysos » au bord du Léman !